Le Langage Chez Pascal Quignard

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Dans ses petits traités, Pascal Quignard réfléchit sur le langage et ses rapports avec le réel, le sexe et la nature. J’analyserai la transformation substantialiste de la perception du langage à travers la métaphore du bout de la langue dans les traités publiés en 1993 (Le nom sur le bout de la langue), 1994 (Le sexe et l’effroi) et 1995 (Rhétorique spéculative): de forme à substance, de défaillance à maîtrise, de logos à physis. Dans cette transformation, qui implique aussi l’écriture, Le sexe et l’effroi (1994), centré sur l’ancien concept de phallos, joue un rôle médiateur.

Dans notre langue la forme «langue», pour noter le romain «lingua», apparut pour la première fois dans la transcription que fit Guiot des manuscrits laissés par Chrétien de Troyes.

La forme latine, au XVI ͤ siècle, était toujours prononcé «linga».

Toute considération qui porte sur le langage est faite de lui. Cette imposture ne peut être réduite. Elle est remarquable et elle est illimité. Celui qui cherche à se dégager des formes de sa langue et de sa conscience s`aide d`elles et s`attache plus étoitement à leurs sorcelleries à l`instant même où il a le sentiment qu`il s`en déprend pour les décrire Il n`y a pas de métalangage parce que le langage possède par lui-même cette propriété de convertir en lui-même tout ce qu`il approche. Quand il enjamberait son ombre, son corps en l`enjambant projetterait encore une ombre de son corps.

Si les langues sont diverses et nombreuses, alors les grammaires-pour conséquentes qu`elles soient à l`intérieur d`elle-même et parce que, plus ou moins, elles le sont –entre elles sont incompatibles ;si les grammaires sont incompatibles entre elles, alors les mondes propres à chacune de ces langues sont incongrégables entre eux ;alors le même espace n`est pas perçu , les mêmes saisons ne sont pas ressenties, la même histoire n`est pas éprouvée ;alors il n`y a pas d`espoir possible d`un discours authentique ;alors il n`y a pas d`espérance raisonnable d`un univers qui rassemblerait ces mondes ;alors le réel est fait de l`étoffe des plaisanteries qu`on trouve dans les livres soit grivois soit réligieux ;alors la science linguistique est une mystification, les hommes sont dépareillés, les œuvres inaccordables, les traducteurs des charlatans, les listes d`universaux des nomenclatures saugrenues, pleines d`anomalies et d`hybrides.

Alors la condition de sociabilité des groupes humains, à l`intérieur de chacun de ces groupes, repose sur la différenciation des groupes entre eux, par le biais des langues, dans la compétition et l`avidité à rejoindre la mort. Elle entraîne un principe d`insociabilité de l`espèce sur la terre. Discord, anarchie que réglemente comme elle le peut la guerre ;significations ensanglantées, incohérence sans terme, dire sans objet, prédation dont l`objet, à partir d`elle, a cessé d`être la faim.

Ce qu`on nommait jadis la langue informait ses utilisateurs que tout le sérieux de l`histoire reposait simplement sur la foi ajoutée à la valeur du temps passé des verbes. Alors elle signalait que le régime d`un verbe particulier, joint au crédit accordé aux formes de l`indicatif, avait permis l`incursion au-delà de la physique des anciens Grecs. Elle indiquait que l`usage excessif du participe présent et la capacité formelle de le substantiver avaient compté pour la plus large part dans l`attrait qu`avaient exercé un temps les sciences philosophiques. Elle professait que les romans, ainsi que la plupart des souvenirs, et les prestiges de l`identité personnelle, tenaient leur pouvoir de fascination de la prééminance de l`imparfait.

Elle alléguait à cet égard une mélancolie particulière et même une hégémonie fantastique ou, pour user d`un même mot sous des apparences diverses, phantasmatique de ce temps à ce mode, et l`opposait judicieusement à l`aoriste, comme le sentiment du passé personnel à la tradition littéraire de l`histoire. Elle constata pour finir que tout le genre mythologique, c`est à dire toutes les idéologies qui les imprègnent, reposaient sur des règles grammaticales-malmenées-manipulation qui étaient proches de ces jeux de transgression élémentaires, d`interprétations, de variations et de maîtrise par lesquels les tout petits enfants apprivoisent les émotions qui les assaillent et cherchent à asservir les êtres inexprimables qui les entourent. Des astuces mnémotechniques d`une part, de l`autre toute une activité de sorcellerie à tout le moins malencontreuse, et certainement compliquée.

Observații:

Faculté de Lettres, Université Babes Bolyai

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Facultate
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Domeniu:
Franceză
Predat:
la facultate
Materie:
Franceză
Profesorului:
Titieni Livia
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